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Connaissance de l'ABA, dossier élaboré à partir des documents, traductions, bilans etc… proposés  par Laurence Furic sur le forum infoted.

traduction en francais de cette page  http://members.tripod.com/~RSaffran/whatisaba.html
Qu¹est-ce que l¹ABA ?
 Il y a probablement des centaines de réponses écrites par d¹autres personnes, mais prenez la mienne. ³Appliqué² signifie pratique, plutôt que recherche ou philosophie. ³Analyse behaviorale² (comportementaliste) peut se lire ³théorie de l¹apprentissage², c¹est à dire, comprendre ce qui conduit (ou ne conduit pas) à de nouvelles compétences. (C¹est une simplification : l¹ABA est permet autant l¹utilisation et la maitrise de compétence que l¹apprentissage). Cela peut sembler bizarre d¹utiliser le mot ³comportement² lorsque l¹on parle d¹apprendre à parler, à jouer, ou à vivre comme un animal social complexe, mais pour un comportementaliste tout cela peut être enseigné, tant que les fonctions cérébrales de l¹apprentissage et de la mise en pratique de ces compétences est intacte. (C¹est le coeur de l¹hypothèse de la guerison : que pour de nombreux enfants, les exces et les manques de l¹autisme proviennent largement d¹un blocage de l¹apprentissage qui peut être surmonté par un entraînement intensif).
Les enfants qui se développent de façon typique (normale) apprendront sans notre intervention - c¹est à dire que l¹environnement ³typique² dans lequel ils sont nés leur procure les conditions nécessaires à l¹apprentissage du langage, du jeu et des relations sociales. (Après quelques années, cependant, cela s¹arrête, et nous n¹apprenons plus tout ³naturellement² - il faut un environnement très structuré, par exemple pour la plupart d¹entre nous, pour apprendre à lire, écrire et faire de l¹arithmétique). Les enfants autistes apprennent beaucoup, beaucoup moins de leur environnement. Ils sont souvent capables d¹apprendre, mais il leur faut un cadre très structuré, un cadre dans lequel les conditons sont au maximum pour acquérir les mêmes compétences que les enfants ³typiques² acquièrent ³naturellement². L¹ABA concerne les règles de mise en place d¹un cadre permettant à nos enfants d¹apprendre.
L¹Analyse Comportementale remonte au moins à Skinner, qui a pratiqué des expériences animales montrant que des récompenses alimentaires (conséquence positive immédiate à un comportement visé) conduisaient à des  changements comportementaux. Ceci est admis par quiconque souhaitant dresser son chien à aller faire ses besoins dehors, mais nous ne sommes pas si prêts à accepter de croire qu¹il en est de même pour nous-mêmes [le meme mot anglais se traduirait par ³former² pour un être humain là où on utilise le mot ³dresser² pour un animal - NRLT]. Une partie du problème est que les gens répondent effectivement à une grande variété de renforcements (récompenses), mais il est très vrai qu¹une friandise est parmi les plus sûres, surtout au début. (Les compétences que nous pensons le plus souvent conduire à l¹apprentissage : motivation, discipline personnelle, curiosité, sont merveilleuses et nous mettent véritablement à part des autres animaux, mais ce sont des comportements véritablement ³sophistiqués² qui ne peuvent se développer qu¹après qu¹un langage de base et des compétences relationnelles sont déjà en place).
Inversement, toute nouvelle conduite qu¹un animal (ou vous ou moi) peut essayer, mais qui n¹est jamais  récompensée, est susceptible de disparaître après un certain temps (combien de fois allez-vous recomposer ce numéro qui sonne occupé ?). Et, c¹est de bon sens, un comportement qui entraîne un désagrément (un aversif) est encore moins susceptible de se répéter. Telles sont les bases de la théorie de l¹apprentissage. L¹ABA utilise ces principes pour mettre en place un cadre dans lequel nos enfants apprendront autant qu¹ils le peuvent aussi vite que possible. Ce n¹est pas une ³philosophie², c¹est une science. (Même le ³aussi vite que possible² est fondé sur la science, dans la mesure où il y a certaines preuves - pas entièrement concluantes - que le cerveau à trouble développemental ³apprend à apprendre² mieux si les compétences de bases sont enseignées dans la petite enfance). (Remarquez que l¹apprentissage comportemental ³strict² est seulement un type d¹apprentissage. La plupart des apprentissages dans les écoles se font à partir d¹explications ou à partir de modèles, ce que l¹on appelle apprentissage ³naturel². Tout le propos de l¹ABA est de fournir les prérequis pour faire que l¹enfant apprenne ³naturellement². Si nos enfants pouvaient apprendre d¹un modèle au départ, ils ne seraient pas autistes !) Le résultat le plus simple et le plus remarquable de l¹intervention de type analyse comportementale appliquée est l¹apprentissage par essais distincts (³discrete trial teaching²). C¹est ce à quoi les gens pensent le plus souvent lorsque vous mentionnez ³ABA² ou ³méthode Lovaas². Cela est en partie du au fait qu¹il y ait tant de centaines d¹heures d¹apprentissage par essais distincts, et en partie parce que cela semble si étrange. Mais c¹est ce que cela est parce que cela est ce qui marche (si vous suivez ma phrase N.D.L.T.) - chaque aspect a été revu et peaufiné (et l¹est toujours) afin d¹atteindre l¹efficacité maximum dans l¹apprentissage.
(Brièvement : l¹élève reçoit un stimulus - une question, un jeu de blocs et un schéma, l¹ordre d¹aller demander à maman un verre d¹eau - ainsi que la réponse correcte, ou bien une suggestion forte de ce que la réponse doit être. Il est félicité ou récompensé (un petit bonbon, un califourchon, une exclamation ³bon boulot !²) pour avoir répété la réponse correcte ; toute autre chose est ignorée ou corrigée de façon neutre.
Au fur et à mesure que sa réponse devient plus sûre, on donne de moins en moins d¹indices jusqu¹à ce qu¹il puisse réondre tout seul. En général, cet apprentissage se fait en ³un pour un² à la table d¹écolier (d¹où le terme ³travail au pupitre²(?ndlt?)), avec un programme détaillé des questions, du temps passé, de la formulation, et de la réaction du thérapeute à la réponse de l¹élève). C¹est une erreur, cependant, de penser l¹ABA comme étant seulement un apprentissage par essais distincts. Lovaas (parmi d¹autres) notait très clairement qu¹un programme comportemental est une intervention globale, menée partout, à tout moment possible de la période éveillée. Les compétences qui sont enseignées si efficacement durant les exercices d¹essais distincts doivent être répétées et généralisées dans le cadre ³naturel² de vie. Un enfant qui ne sait pas la difference entre ³demande² et ³dis² peut lentement obtenir un pourcentage de plus en plus grand de bonnes réponses pendant les exercices au pupitre avant que l¹on considère qu¹il ³maîtrise² cette compétence ; mais il n¹ira pas utiliser ³demande² et ³dis² de façon appropriée sans un soutien supplémentaire dans les situations naturelles de vie ; cela prend du temps de passer de la ³maîtrise² à ³l¹appropriation². Il faut des personnes formées et entraînantes : parents, professeurs, proches, même les pairs - pour aider à renforcer un grand nombre de comportements appropriés dans un grand nombre de cadres divers, jusqu¹à ce que le niveau de renforcement diminue jusqu¹à un niveau typique (tel le sourire que vous recevez quand vous saluez quelqu¹un).
Voici un exemple d¹interaction enfant/professeur ou autre adulte qui n¹a pas reçu la formation adéquate Professeur : Bonjour Alex, es tu content que Noel arrive ?
A : (pas de réponse)
Professeur : Qu¹est-ce que tu vas faire à Noel ?
A : Je ne sais pas.
Professeur : Tu vas avoir des cadeaux ?
A : Oui.
Professeur : Qu¹est-ce que tu vas faire d¹autre ?
A : (pas de réponse)
Professeur : Tu as un sapin ?
A : Oui.
Professeur : Qui va apporter les cadeaux à Noel ?
A: Je ne sais pas.
Professeur : C¹est le Père Noel ?
A : Oui.
Professeur : (sourire) Merci, Alex !
Voici la part de conversation de l¹enfant :
³Je ne sais pas. Oui. Oui. Je ne sais pas. Oui.² Y a-t-il apprentissage en cours ? (A propos, j¹ai observé des gens avoir des ³conversations² de ce type, puis commenter ³Il parle tellement plus !².)

Voici comment une personne formée peut faire de la circonstance une occasion de s¹entrainer à la conversation :
Professeur : Bonjour Alex, es tu content que Noel arrive ?
A : (pas de réponse)
Professeur : es tu content que Noel arrive ? Dis, Ouais, j¹ai hâte d¹ouvrir mes...
A : Ouais, j¹ai hâte d¹ouvrir mes cadeaux !
Professeur : (sourire) Moi aussi ! Qu¹est-ce que tu as demandé ?
A : J¹ai demandé des cadeaux.
Professeur : Qu¹est-ce que tu as demandé comme cadeau ? Dis, pour Noel, j¹ai demandé...
A : J¹ai demandé un vélo. Pour Noel.
Professeur : Super ! (petite chatouille) es tu content que Noel arrive ?
A : Ouais, je veux un vélo.
Professeur : (chatouille plus forte) Un vélo ! C¹est génial ! J¹ai mon sapin tout décoré de guirlandes. J¹ai mis plein de guirlandes sur MON sapin. (Pointe le sapin d¹A)
A : J¹ai mis des coeurs sur mon sapin.
Professeur : Alex, c¹est super ! (grosse grosse chatouille)
A : Ahhhhh ! Arrête !

Copyright 1998 by Richard Saffran ,Traduction Laurence Furic






A défaut de livre en français, je vais y aller de ma petite explication personnelle, fonction de mon expérience actuelle et des différentes lectures effectuées pour ma propre formation, toujours en cours, comme chacun sait...

L'A.B.A. est une approche, un programme, une methode - dite "scientifique" parce que elaboree selon la methodologie scientifique, avec donnees et verifications, validations et modifications selon les resultats.
L'A.B.A. (pour raison de commodite, et en l'absence de sigle plus genial, j'utiliserai par la suite celui-la. En raison de la desinence feminine fort pratique, je considererai donc que c'est du feminin = pour approche ou analyse behaviorale appliquee par exemple - reste a trouver un equivalent parlant en francais pour le "b" de behavior (comportement).
A)    LES PERSONNES
Il y a au depart un "consultant" (aussi appele "analyste comportemental") qui se charge de former les parents et les intervenants a la pratique de l'A.B.A., qui etablit le programme (egalement appele "curriculum" en anglais, ce qui etymologiquement donne bien aussi l'idee de deroulement). Ce programme etablit tres exactement quels  apprentissages et comment ils vont se faire. C'est lui qui procede a l'evaluation et aux reajustements du programme au fur et a mesure que l'enfant progresse.
Ensuite, il faut des intervenants :
ce peuvent etre les parents, par exemple, j'imagine que c'est ce qui se produit en France ou en Suisse et Belgique, a moins que les universites ne commencent a former des intervenants dans ce domaine (?). Ici en Amerique du Nord, il a de plus en plus d'educateurs specialises et autres jeunes gens qui se forment a l'A.B.A. mais encore bien trop peu pour satisfaire la demande grandissante... Ce sont les intervenants qui vont effectivement passer les heures necessaires a l'apprentissage formel de l'enfant (en general en individuel, mais les principes de l'A.B.A. semblent tout a fait pouvoir s'adapter a un petit groupe de formation, ou meme a une classe). En anglais, les intervenants sont parfois appeles "therapeutes" (therapists) ce qui sous-entend un sens medical, ou therapeutique et les etudes certifiees. Or, il ne semble pas que les "therapeutes" A.B.A. aient autre chose qu'une excellente formation (il n'y a pas de diplome specifique a ma connaissance). En fait, il faut pour faire un bon intervenant A.B.A. surtout, etre enthousiaste, avoir de l'imagination, etre capable de se plier a des instructions precises, adorer les enfants, avoir de la patience et du calme, et etre de confiance. Ce qui semble s'adapter a beaucoup de personnes, qu'elles soient dans le domaine de l'education specialisee ou d'autres, et je vois la beaucoup d'emplois de proximite possibles pour des gens plus qualifies que pour du simple "baby-sitting"...  Quant aux personnels scolaires, bien qu'ils ne pratiquent pas en general l'individuel, ils peuvent (idealement  devraient) etre associes a la demarche : c'est aussi dans le cadre de leur activite que l'enfant apprend (ou stagne...) C'est a mon humble avis, essentiel de convaincre toutes les personnes qui "travaillent" avec l'enfant que la demarche suivie doit l'etre en continu, car un enfant avec autisme a certainement besoin de "consistence", de reperes, de message le plus univoque possible. Pour l'instant l'A.B.A. a encore mauvaise presse, je crois vraiment que c'est un probleme d'image, de faux-proces, et c'est sans doute ce que j'essaye de faire en "vulgarisant" pour faire passer le message... Dans l'ecole de mon fils, j'ai cesse d'utiliser le terme A.B.A. et parle toujours de son "home-program" (programme a la maison) pour le distinguer de ce qu'il fait a l'ecole (ou soit dit en passant il n'apprend rien en termes de competences, mais beaucoup en termes de "savoir-etre" ce qui est deja beaucoup et tres precieux).  Il est important d'impliquer le plus de gens qui seront en contact avec l'enfant en leur expliquant ce que l'on fait et comment on le fait, pour qu'il ne recoive pas de message contradictoire d'une part, mais aussi parce que cela permet de creer des occasions multiples de generaliser les acquis. Ca ne servirait a rien que l'enfant ait appris a dire "au revoir" si partout ailleurs que dans le lieu d'apprentissage on attendait de lui qu'il dise "a ciao !"
Entre tout ce petit monde la, il faut bien entendu une solide coordination. Responsabilite des parents avec le consultant. Tout cela demande de bien s'entendre, d'avoir une bonne ecoute, d'etre franc ouvert et critique, il faut pouvoir se rencontrer et surtout travailler en equipe.  

B)    LA PROGRAMMATION
C'est une des caracteristiques de l'A.B.A. il me semble que celle qui consiste a prevoir si precisement toutes les donnees de l'apprentissage envisage : quasiment tout est prevu : ce que l'on va enseigner exactement, comment cela va etre decompose dans le temps, comment cela va etre evalue et eventuellement corrige, et comment cela va etre applique dans les differents environnements de l'enfant. C'est en fait, grace a cette meticulosite et precision, grace a cette discipline et attention aux details, qu'il y a eu des enfants - comme le raconte Catherine Maurice - qui sont devenus "indiscernables" de leurs pairs en seulement quelques annees de travail.  La programmation se concentre sur les exercices dits "par essais distincts" (discrete trial ou DT) que l'enfant pratique en individuel avec un therapeute pour apprendre a parler, a jouer et a se comporter avec les autres.

Ces exercices sont entierement concus pour chaque enfant. Il y a un corpus commun de programmes que tous les enfants devront faire, mais chaque objet utilise pour enseigner sera parfaitement etudie en fonction de chaque enfant, en fonction de ses gouts, de ses envies, de ses habitudes, de ses centres d'interet. La cadence des exercices a son importance. Il ne s'agit pas d'aller a tout prix a toute vitesse dans les differents programmes, ce qui pourrait avoir comme effet des resultats fragiles, ou une acquisition de competences inutilisables dans la vie de tous les jours... Un bon consultant prevoira la frequence pour introduire de nouveaux points, le temps qu'ils soient acquis (connaissance), maitrises, revus (maintien de la competence), et lorsqu'il est pertinent de ne pas introduire de nouveaute, de facon a permettre la pratique pendant une ou deux semaines des points maitrises.
On dit qu'une competence doit etre "generalisee", c'est a dire qu'elle doit pouvoir s'exercer aussi bien a la maison, qu'a l'ecole, et que dans divers cadres, avec differentes personnes, que ce soit les therapeutes, les parents ou les pairs. Le but etant bien entendu que l'enfant puisse acquerir une competence qu'il utilisera independamment de tout soutien dans n'importe quelle situation donnee.

C)    LA PRATIQUE  
En general, on ne connait de l'A.B.A. que la pratique du "discrete trial" (essais distincts) alors qu'il ne s'agit que de l'une des applications de "l'analyse fonctionnelle du comportement", cette composante theorique qui est "appliquee" au probleme d'aider un eleve handicape a atteindre le maximum de son potentiel. Au depart, c'est dans ces sessions individuelles que l'on voit se passer le plus de choses, mais c'est partout et ailleurs que l'on peut continuer a aider l'enfant a apprendre. Le consultant doit nous apprendre comment renforcer des comportements adaptes : l'idee de base etant de separer les comportements appartenant a l'autisme de ceux souhaites. Le renforcement consiste a surprendre nos enfants quand ils sont bons et non pas a les reprendre quand ils sont mauvais... La pratique vaut tout autant dans le cadre scolaire, meme si l'eleve n'y fait pas d'exercices par essais distincts au sens strict. C'est la qu'il convient d'obtenir un assistant forme, qui fait partie du programme a la maison, et c'est une composante essentielle du programme A.B.A.
Malheureusement on est loin d'obtenir pour l'instant cela, ce qui ne rend pas les choses simples entre parents et ecole, et c'est dommage parce que l'assistant rend le travail du maitre d'ecole bien plus facile et que les benefices pour tous sont enormes. L'erreur contre laquelle je passe mon temps depuis decembre a me battre, consiste a placer un enfant autiste a l'ecole sans soutien coordonne avec le programme a domicile sous le couvert d'une "philosophie" pretendant qu'il a besoin d'etre parmi les autres pour apprendre a se comporter en societe : si l'enfant pouvait apprendre comme ca, il ne serait pas autiste.

A) + B) + C) mis ensemble devraient donner quelque chose dans le genre :  
•    programme a la maison de 10 a 40 heures hebdomadaires, d'exercices par essais distincts, conduits par 2 a 5 intervenants (therapeutes ou parents) ;  
•    ateliers avec un consultant toutes les 2 a 12 semaines ;   
•    des reunions hebdomadaires entre les intervenants pour comparer les notes, discuter des problemes rencontres, recueillir des informations de la part des parents ou des maitres d'ecole ;
•    pour la plupart des enfants, un placement a l'ecole variant de quelques heures jusqu'a plein temps, avec un assistant qui est aussi therapeute ;
•     eventuellement des sessions de jeu avec un autre enfant de meme niveau, supervise par le therapeute   et le raton laveur de service, c'est a dire le parent, qui devient directeur de programme, hotesse, coordinateur,  comptable, econome et fournisseur de crayons, papier, jouets, renforcateurs, j'en passe et certainement les meilleures.
•    Je me suis largement servie d'un texte de Richard Saffran, a qui je rends encore une fois hommage pour la clarte de ses reponses que l'on peut lire dans le texte original a l'adresse suivante : http://members.tripod.com/~RSaffran/faq.html
J'espere que cette petite explication de ce qu'est un programme A.B.A. aura servi de debut de reponse a la question posee.   Je ne suis pas une theoricienne (c'est pour ca que je prefere traduire ce que les autres ont ecrit !) mais pour les fanas, je crois qu'on peut renvoyer aux sources theoriques des champs de la psychologie, sociologie et de l'education qui abreuvent les praticiens de l'A.B.A. :
les travaux d'Abraham Maslow et le mouvement humaniste
•    les theories du developpement psycho social d'Erik Erickson
•     les theories du developpement cognitif de Jean Piaget
•    les travaux de Lev Vygotsky sur l'influence de l'environnement social

Pour la partie appliquee des sciences du comportement : voir les theories de l'apprentissage
- les recherches de John Watson et B.F. Skinner (gentiment appele par les moteurs de traduction automatique "l'eplucheuse" - j'ai trouve ca trop drole pour ne pas l'inclure un jour dans mes messages ! c'est fait, je ne le ferai plus, promis).
Les principes de ces theories ont ete revus par des psychologues (N.Azrin + R. Foxx) pour etre appliques aux populations de personnes a besoins speciaux (handicaps de developpement ou cerebraux).
Pratiquer l'A.B.A. c'est tout de meme aussi pratiquer une certaine philosophie, operer un certain choix : entre appliquer ce a quoi j'ai ete habituee, par culture, education ou croyance  ou bien faire le choix conscient fonde sur comment l'enfant apprend le mieux et s'epanouit pour devenir un adulte autonome.
Si l'autisme de mon fils le conduit a des comportements qu'il subit, il est de mon role d'educateur de l'aider a  maitriser ces comportements et a integrer d'autres strategies qui lui permettront de trouver sa place et de faire ses propres choix.
Laurence maman de Joseph 3,6 ans autiste et de Jacob 22 mois


http://members.tripod.com/~RSaffran/whatisaba.html
traduction en francais de cette page


PROGRAMME DE JOSEPH - NE LE 25 OCT 95 - (3 ans 5 mois) - AVRIL 99
ACTIVITES HEBDOMADAIRES
1°) - Ecole 8h30/14h30 - Joseph prend le bus avec un accompagnateur - 5 jours par semaine Comprenant chaque jour une seance de  - Ergotherapie - brossage - apprendre à se déshabiller (chaussures, chaussettes, pantalon) activités de balles, de crayonnage, d'equilibre, stimulations tactiles et motrices
- Orthophonie - travail avec système d'échange par images - stimulation oro-motrice (bulles, sifflet)
- activités structurées à l'école : cercle avec histoires, comptines ; puzzles, formes, dessin, peinture, stimulations tactiles (riz, creme, eau, etc...) cuisine, mélange de classes (5 ou 6 enfants par classe avec handicaps divers, certaines classes avec enfants verbaux), activités de plein air (balancoire, toboggan).
2°) - Music Therapy (une fois par semaine une demie-heure) groupe de 5 enfants avec retards développementaux. Stimulation auditive et motrice, marche avec tambour, flute, violon, trampoline, gestes sur chants, etc... avec les parents en 1/1
3°) - A.B.A. avec thérapeutes à domicile (2 h par jour dont une partie est consacrée à noter les graphiques des données relevées) ; apprentissages par essais distincts (voir le detail des programmes conduits ci-après). Pour l'instant, personne ne vient le week-end et j'assure les sessions en fonction de mes possibilites, sans faire les graphiques (je n'ai pas la formation pour).
4°) Commencé le 21 mars 99 : programme d'entraînement à la propreté (pour l'instant, on en est encore à garder les couches, because JE ne suis pas prete).
5°) - jeux libres de plein-air (toboggan, balancoire) : c'est desormais Joseph qui verbalise (scoop du 16 avril 99 : il dit "gogogan" !) + promenades à pied (très ritualisées pour le trajet ; tentatives de désensibilisation graduelle en imposant un changement de direction de base, mais toujours pour arriver à un lieu où je sais qu il va avoir une grande joie : soit le chien qu'il aime, soit un toboggan super, soit un jeu de prises aux bras qu'il affectionne, pour que cela serve de motivation a posteriori : ne comprend pas quand je lui explique a priori ce que l on va faire, ne reagit qu au changement de direction connue).
-  trampoline + basket ball
•    programme de sevrage du biberon et entraînement à boire à la tasse
•    jeux de stimulation orale (flute, bulles)
•    jeux avec le petit frère (camion, poursuites, animaux que l'on traîne)
•    temps "libre" sur l'ordinateur (!) avec programme interactif (niveau à peu près 24 mois)
•    rituels maternels : chants (prière du matin) et comptines, chansons pour se laver les mains, se brosser les dents, bain et repas (avec le chant des grâces), lecture d'une histoire (en fait pour Jacob, mais invitation à participer, pour l'instant déclinée), prière du soir et le gros câlin.
J'inclue ces programmes dans ce que je fais avec lui comme etant une "intervention" de ma part, alors qu'en fait je l'aurais fait (et le fais pour Jacob) meme si Joseph n etait pas autiste ! Cela fait simplement partie des occasions d apprentissage qui m apparaissent naturelles, mais qui en fait structurent enormement la journee et je m apercois que depuis sa naissance, Joseph a beneficie de ce cadre "rassurant" pour lui et qu'il a appris des choses qu'il commence à restituer.


PROGRAMMES D APPRENTISSAGES PAR ESSAIS DISTINCTS (tous les programmes ne sont pas faits à chaque fois)
I - COMPORTEMENT VERBAL
1.    Regarde-moi (look at me)
2.    Repondre à un ordre simple
clap hands
stand up
sit down
wave
come here
give me five
get a tissue
3.    Programme de requête
what dou want :
 a) pointer b) approximation verbale
4.    Programme d'imitation preverbale
5.    Contact visuel généralisé

II - IMITATION DE GESTES (COGNITIF)
1.    Do this
2.    Empiler des anneaux (terminé depuis janvier)
3.    Puzzle (passé de 2 pièces à 3/4/5/6...)
4.    Imitation avec un objet : pousser une locomotive
Sonner une cloche
Lire un livre
D'abord deux objets présents sur la table, puis trois.
D'abord "prompt" (lancement de l'action par la main de l'adulte) puis seulement indication verbale
5.    Rassembler les mêmes
image sur image
objet avec objet
image avec objet
objet avec image
6.    Come here
7.    Identifier les parties du corps

III - APPRENTISSAGE SOCIAL
1.    Se reconnaitre (parmi deux photos, lui + maman, puis 3, puis 4 (Jacob + papa)
Puis miroir avec approximation de "me" (moi)
2.    Jeux à partir de phrases de lancement (ready/set/go ou 1,2,3 partez)
Pick me UP
Put me DOWN
Ready set GO
etc..

3.    Jeu réciproque (ballon)
4.    Jeu d'imitation

IV - IMITATION VERBALE
pp. pa.
mm
etc.
Les apprentissages par essais distincts se font par série de 10 essais. On note les essais par un signe - ou + ou + entouré (pour les succès non formés par l'adulte). Entre chaque essai, il y a un temps, soit de renforcement, soit de jeu choisi par Joseph au prealable (un jouet qui fait de la musique par exemple. D'autres enfants choisiront des friandises, Joseph veut parfois l'ordinateur).Un parent sur une liste américaine a fourni une liste impressionnante de renforcements plausibles qui marchent du tonnerre. Ces apprentissages sont des sources d'amusement inépuisables. Il y a bien sûr d'autres programmes, mais je n'ai pas dessiné ceux ci qui m'ont été proposés à partir des évaluations du district scolaire. Il y a un systeme de criteres pour mesurer l'atteinte des objectifs et la fin d'un programme. Chaque jour la thérapeute fait le graphe des programmes qu'elle a menés, et un petit "debriefing" avec moi. Il y a un cahier de communication entre les therapeutes et prevue une reunion mensuelle (l'occasion ne s'est pas encore presentee parce que depuis fevrier il n y avait qu'une seule thérapeute qui venait).


Il y a egalement un cahier de correspondance quotidienne avec l ecole et de temps en temps je faisais un "saut" là bas pour y passer une heure ou deux. Petit à petit je commence à comprendre ce qui se fait et je vous ai livre le fruit de cette compréhension. J espere que ca fait sens et le prochain "pensum" que j'envisage de vous pondre est celui des resultats de la progression de Joseph.  En dédiant tout cela à tous nos merveilleux enfants. Laurence ,maman de Joseph et de Jacob
 

Quelqu¹un a-t-il une experience d¹ABA avec des adolescents ? Signe Barb, reponse de Michelle:
En janvier de cette année, nous avons commence un programme de 40 heures hebdomadaires d¹ABA pour mon fils de 13 ans. Les raisons pour lesquelles nous n¹avions pas commence plus tot sont a peu pres les memes que les vôtres. Lorsque mon fils etait tres jeune, l¹ABA avait une reputation epouvantable. Quand la tendance a commence a tourner, nous etions accapares par les problemes de comportements qui s¹etaient deja installes, les problemes medicaux, un autre enfant et un divorce. De plus, c¹etait un petit peu plus difficile de trouver des traitements pour un enfant ³plus age² et de trouver le soutien necessaire a la mise en place d¹un programme. Apres cinq mois de reunions et de planification, nous avons finalement pu mettre en place son programme et commencer en janvier. Mon fils, Jamey, est non-verbal avec de nombreux comportements auto-stimulatoires graves (par exemple, il se retient de respirer, il rumine). Avant la therapie ABA, Jamey utilisait environ 5 à 10 symboles picturaux, et pouvait signer ³Je veux², ³encore², et etait capable de pointer les objets et la nourriture convoités. Nous avons pris au debut , enseignant à Jamey l¹imitation de mouvements, le langage receptif, la comparaison 3 par 3, l¹imitation d¹actions avec des objets. Nous etions au depart inquiets de ce qu¹il se plie a la consigne, et de savoir s¹il pourrait s¹adapter a la structure, mais a notre grande surprise, il a adore. Cinq mois plus tard, il aime toujours. Son estime de soi s¹est epanouie. En ce moment, nous travaillons sur environ 12 programmes avec lui. A cause de ses comportements, il y a de plus ou moins bons jours, mais dans a peu pres 90 % du temps, il est vraiment a ce qu¹il fait. Dans l¹ensemble, il utilise ses yeux bien mieux, il ecoute et repond aux consignes, il a ameliore sa communication, il entre plus en relation, et il est heureux. A l¹heure actuelle, nous avons un melange de programme scolaire et a domicile. La partie a l¹ecole est difficile, parce que le personnel n¹est pas tres enthousiaste, et continue a avoir tendance a essayer de faire du ³main sur main² avec lui. J¹ai aussi remarque que leur style de renforcement positif n¹est pas aussi sincere et enthousiaste que celui qui a cours a la maison (ils ont acces aux memes choses et memes instructions que nous avons a la maison, simplement ils ne les utilisent pas de la meme facon). Pendant les vacances de printemps, tandis que Jamey est reste a la maison pendant deux semaines, il a veritablement fait des bonds dans ses programmes. J¹ai hate de l¹avoir a la maison pendant tout l¹ete pour voir quel type de progres il va faire. Pour moi, cela a ete passionnant de le voir apprendre. J¹adore le voir sourire et s¹applaudir lorsqu¹il vient de faire quelque chose dont il est fier. Je suis stupefiee de le voir faire des puzzles - chose que nous avons essayee pendant des annees, mais il n¹arrivait tout simplement pas a piger le truc. Jamey a plus appris depuis janvier qu¹il n¹a jamais appris. Il y a une cassette de la convention Œ95 a propos d¹ABA et Enfants plus Ages (John McEachin & Ron Leaf). Elle m¹a ete utile pour comprendre combien la souplesse et les renforcements sont importants lorsque l¹on travaille avec des enfants plus ages. J¹ai emprunte cette cassette a la bibliotheque Access Library : 417-836-6394. C¹est une excellente ressource à laquelle puiser. Ils ont une liste de ressources d¹environ 100 pages consacree a l¹autisme.  
Bonne chance
Michelle.


le site de joseph
comprendre l aba
le site d'aba france
site des etudiants de l'universite de lilles